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A la Chandeleur, l’hiver prend fin ou reprend vigueur !

Du haut de mon nid de mésange charbonnière, mon instinct me dit : « C’est clair, c’est net ! Un petit nettoyage de printemps s’impose ! Nous voici en février, le mois des crêpes, de la sève de bouleau, des grands feux, des processions aux flambeaux, du Carnaval et du Carême ! ».

Oui et d’un autre côté, quand je vois le marasme dans lequel mes congénères et moi-même nous nous trouvons, je me dis qu’il est assez gonflé, mon instinct. Moi qui ait encore besoin d’un bon duvet de plumes pour supporter les froides nuits d’hiver, je vois mal le soleil me réchauffer les ailes avec ses pâles rayons dissimulés sous ces épaisses couches nuageuses !

D’ailleurs, que fait le soleil durant l’hiver ?

Hiberne-t-il comme l’ours ou espère-t-il un signe venu des cieux lui indiquant que l’heure est venue d’ouvrir grand son manteau de lumière afin de nous réchauffer le coeur ?


Car, à la Chandeleur ou Chandelours, c’est bien de cela qu’il s’agit. Retrouver un peu de chaleur et de lumière à travers ce beau symbole qu’est la crêpe ! Crêpe que vous, humains, faites sauter dans une poêle bien chaude, une pièce d’or dans la main, espérant ainsi attirer l’abondance et la prospérité dans votre foyer ! Que vous êtes beaux et touchants vus du ciel ! Que cela sent bon lorsque je virevolte au-dessus de vos maisons dont les cheminées fumantes rejettent les douces odeurs de la cassonade ou du sirop d’érable pour les plus modernes !


Par vos grands feux et marches nocturnes, vous nourrissez les racines profondes de votre belle Ardenne ! En même temps, saviez-vous que vos ancêtres celtes profitaient de ces réjouissances hivernales, afin d’observer les ours ? Oui, je sais aujourd’hui cet animal sauvage a disparu de vos contrées, bien que j’en connais certains parmi vous qui pourraient tout à fait jouer ce rôle… Bref, la nuit du 1er février, les Celtes se postaient à proximité des tanières des ours et attendaient la fin de leur hibernation. Si à l’aube du 2 février, les ours sortaient de leur tanière, l’hiver était fini. Par contre, s’ils restaient bien au chaud dans le ventre de la terre, l’hiver était encore du mise. D’où le célèbre proverbe, « A la Chandeleur, l’hiver prend fin ou prend vigueur ! ». Tout comme vous, les Celtes fêtaient la fête de l’ours et le retour de la lumière et d’une météo plus clémente par des jeux et des processions aux flambeaux. A cette occasion, tous les villageois avaient la chance d’emporter dans leur foyer soit quelques braises du feu de joie ou un flambeau allumé en guise de protection et de prospérité !


Au-delà de toutes ces fêtes folkloriques et traditionnelles, une question demeure encore dans mon esprit de volatil. Que fait fondamentalement le soleil durant l’hiver et que signifie cette savante expression : « Nous voici aux portes du soleil de minuit. » ?


Le soleil a-t-il rendez-vous avec la lune ? Serait-ce lui le célèbre mangeur de lune dont parle les chansons ? Lui qui fait que nos rêves rejoignent le ciel que nous soyons hommes ou oiseaux ?


Je me suis donc mise en quête d’une réponse acceptable et j’ai rencontré quelques pensées volatiles de ces amis de la sagesse parlant pour certains le langage des oiseaux ! Voici ce que j’ai pu y glaner. Libre à chacun d’y percevoir un message porteur de lumière ou de réflexion…

Selon certains penseurs, il semblerait qu’« au plus profond de l’hiver et de sa noirceur, au sens propre comme au figuré, le cycle de la vie et le rythme des saisons nous invitent à plonger au cœur de nous-même pour poser un nouveau regard sur notre soleil intérieur ».

Quelle invitation surprenante ! Un regard bienveillant pour soi-même en-dehors de toute considération nombriliste ou égoïste… Serait-ce possible ? J’en doute ! En même temps, je sens comme un appel dans mon p’tit coeur d’oiseau. Quelque chose qui me dit que cela pourrait bien avoir du sens avec l’hibernation apparente notre astre solaire physique !


Je continue donc à creuser !


« Alors que le soleil brille à peine voir pas du tout certains jours, il préparerait en secret sa résurrection, sa renaissance. Tapi dans les ténèbres de l’hiver, il se contracterait à son maximum, afin de maintenir en son sein sa propre lumière et son énergie vitale. Bien que sa luminosité extérieure ou visible soit toute relative, au centre même de son noyau bouillonne une vie nouvelle prête à jaillir au printemps.

Tout en se renouvelant de l’intérieur, l’astre solaire inviterait tout être vivant à plonger dans ses propres ténèbres intérieurs, afin d’accéder à de nouvelles dimensions de lui-même et de découvrir son unité à travers ses yeux de lumière.

Ce temps d’introspection intérieure permettrait à tout être en faisant le chemin de renouer avec ses racines, ses mémoires ancestrales pour lâcher ce qui doit l’être, rebondir sur ce qui fut pour nourrir profondément le nouveau soleil à venir ».


En accueillant ces pensées, ces mots, je sens comme une forme de reconnaissance pour ce soleil, cette lumière du monde comme disent certains. De la gratitude pour cet astre, ce re-père, commun à tout être vivant ! Ce roi ouvrant les portes au renouveau radieux du printemps !

En recevant ces images de l’esprit, le soleil pourrait être comme un guide spirituel m’amenant en tant qu’oiseau à vivre le monde dans une nouvelle lumière.

J’avoue que ces derniers temps mon esprit est confus et parfois tourmenté encore plus quand je me trouve au coeur de l’hiver. Maintenant, je sens que même dans l’obscurité, le soleil demeure. Mon soleil demeure et continue à briller dans mon âme et à travers mon regard que j’allume en ouvrant mes ailes au soleil de minuit !


À bonne entendeur, je profite de ce temps de la Chandeleur pour vous adresser un message d’amour : soyons toutes et tous la lumière du monde et de notre monde en portant un nouveau regard sur nous-même et sur ceux qui nous entourent afin de nous ouvrir à de nouvelles dimensions, à notre unité !


Sur ces quelques notes philosophiques, il est temps pour moi de vous quitter et de voler vers de nouveaux horizons en emportant avec moi la magie de chaque instant et de conclure par une citation de Zarathoustra me laissant songeuse…


« Et nous, puissions-nous être de ceux qui travaillerons au renouveau du monde et que notre pensée soit là où demeure la connaissance. »


Et pour vous, que représente la Chandeleur ?


Avec toutes mes amitiés,

M.C.


Références bibliographiques :

- La Chandeleur in Wikipédia

- « Le mangeur de lune » Bratsch

- Christophe Levalois (1991). Les temps de confusion : essai sur la fin du monde morderne,

Ed .Trédaniel

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