Les origines possibles d’une expression, l’adoption passive, hypothèse du sans-gêne des gènes !
Les différents modèles évolutifs
Bien que la limite entre les deux ne soient pas toujours aussi tranchée, il existe dans la nature telle que nous l’avons comprise deux stratégies de reproduction toutes deux opposées bien que servant le même but : perpétuer la Vie.
Dans les grandes lignes, le modèle évolutif r se définit par une reproduction avec une grande progéniture, une maturité rapide, une taille réduite, une mortalité très élevée, une longévité faible, peu ou pas de soins parentaux. En résumé : Comprenez vite, fort et beaucoup !
Le modèle évolutif k, c’est tout le contraire : une reproduction lente et une maturité sexuelle tardive, une grande taille, une longue espérance de vie, un investissement accru des soins parentaux. En résumé : Comprenez lentement et sûrement !
Amusons-nous un peu et classons les êtres vivants suivants selon leur mode de reproduction respectif pour voir si vous avez compris : l’éléphant, la souris, le pissenlit, la mouche et les parents de Tanguy.
Intuitivement, vous aurez peut-être remarqué qu’il y a une relation de cause à effet dans “le choix” d’une stratégie plutôt que dans une autre suivant la place de sa propre espèce dans la pyramide alimentaire.
Ayant assez bien de prédateurs et une maigre chance de survie, l’hirondelle rustique a bien compris qu’elle avait tout intérêt à calquer son mode de reproduction sur le modèle évolutif r.
Notons au passage que le succès reproducteur d’un mâle hirondelle est proportionnel à la longueur des plumes situées sur le côté de sa queue appelées filets. S’allongeant avec les années, plus les filets sont longs, plus le mâle est attractif traduisant ainsi une bonne propension à la survie de son espèce.
Dans un monde hostile, la femelle verra là un individu susceptible de transmettre un excellent bagage génétique à sa future progéniture.
Les origines possibles d’une expression
Dans la Nature, tous les moyens sont bons pour assurer la pérennité de son propre patrimoine génétique. Aussi, une astuce supplémentaire a été mise au point par les hirondelles et c’est là même que l’expression : « Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » prend tout son sens. C’est ainsi que dans un nid d’hirondelles, nous comptons généralement qu’une moitié d’enfants légitimes.
L’adoption passive
Pour faire simple, mettons que sur quatre œufs, deux appartiennent véritablement aux parents en place, un a été fécondé par un autre mâle intrusif et le dernier carrément déposé en stoemeling par une autre femelle fécondée par « on ne sait plus trop quel mâle ».
Finalement, toutes les combinaisons sont possibles.
Évitez de croire que cela se passe sans esclandre ! Cela donne presque toujours de bruyantes et belliqueuses poursuites pour déloger l’intrus, si un des propriétaires des lieux vient à découvrir l’affaire... In fine, cela est bien égal. Le constat est là. Disons alors que tout le monde s’accommode de ce genre comportement.
En effet, si par malheur le nid est détruit ou qu’il a été « prédaté » ou même dans l’éventualité d’une disparition subite des parents qui laisseraient les œufs sans défense, il restera toujours l’espoir de retrouver l’un ou l’autre de ses petits ailleurs, s’octroyant ainsi « une chance » de sauver la lignée.
C’est qu’au même titre que les adultes, les jeunes doivent encore se préparer pour un aller-retour vers l’Afrique, un voyage parsemé de dangers !
En conclusion, une seule chose est importante dans la Nature : permettre à une autre génération de voir le jour. Mais pour quelle raison finalement ?
Hypothèse du sans-gêne des gènes !
Force est de constater que c’est une question qui hante l’humanité depuis bien longtemps.
Pas forcément dénués de philosophie, nombre de généticiens voient cela avec un regard qui, sans résoudre la question, intrigue par son audace : les êtres vivants seraient principalement des transporteurs de gènes et ce seraient eux qui voudraient exister dans la génération d’après, créant ainsi toutes formes de vie nécessaires pour subsister dans son environnement.
Quant à penser que ce seraient les gènes eux-mêmes qui dicteraient notre conduite, il n’y a qu’un pas. Ne serions-nous que des hôtes?
Alors qu’un nombre inconsidéré de personnages pensent être capables de tout gérer sur la planète, tirant deçà delà sur les ficelles des liens écologiques qui régulent cette Terre, ne serait-il pas bon de s'interroger avec révérence sur le fait nous ne servirions que d’escorte à la Vie?
Pensons-y.
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